18/05/2022
Cesare Pavese, Le métier de vivre
Faire profession d’enthousiasme est la plus écœurante des insincérités.
Il faut cherche une seule chose pour en trouver plusieurs.
La vie n’est pas recherche d’expériences mais de soi-même. Une fois découvert son propre stratus fondamental, on s’aperçoit qu’il coïncide avec son destin et on trouve la paix.
Personne ne renonce à ce qu’il connaît. On renonce seulement à ce qu’on ignore. C’est là pourquoi les jeunes gens sont moins égoïstes que les adultes et les vieillards.
La stratégie amoureuse ne peut s’employer que quand on n’est pas amoureux.
Cesare Pavese, Le métier de vivre, traduction Michel Arnaud, Gallimard, 1958, p. 145, 145, 167, 170, 173.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Pavese Cesare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cesare pavese, le métier de vivre, enthousiasme, expérience, amoureux | Facebook |
30/01/2020
Agbès Rouzier, Le fait même d'écrire
Mauvaise humeur. Énervement, impossibilité de vaincre une impression de distance. Comment aborder la vie courante pourqu’il y ait un rapport d’intensité — rapport hors duquel je suis aveugle — de moi-même aux choses ? Et il s’agir là de bien autre chose que d’une attitude psychotique. (Se mettre en état d’apprendre, comme si la différence ne se manifestait qu’à travers un état aigu tant d’enthousiasme que de vigilance ?
Agnès Rouzier, Le fait même d’écrire, Change/Seghers, 1985, p. 166.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : agnès rouzier, le fait même d’écrire, distance, enthousiasme | Facebook |
04/12/2018
Pierre Reverdy, Le gant de crin
Le lyrisme n’a rien de commun avec l’enthousiasme, ni avec l’agitation physique. Il suppose au contraire une subordination quasi-totale du physique à l’esprit. C’est quand il y a le plus : amoindrissement de la conscience du physique et augmentation de la perception spirituelle, que le lyrisme s’épanouit. Il est une aspiration vers l’inconnu, une explosion indispensable de l’être dilaté par l’émotion vers l’extérieur.
La carrière des lettres et des arts est plus que décevante ; le moment où on arrive est souvent celui où on ferait bien mieux de s’en aller.
Pierre Reverdy, Le gant de crin, Plon, 1927, p. 36-37, 60
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Reverdy Pierre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre reverdy, le gant de crin, lyrisme, enthousiasme, inconnu, carrière | Facebook |