07/11/2020
Bartolo Cattafi, Mars et ses idées
En silence
Un quelque chose qui donne de l’ombre
surgit et pique
une plante à épines
une encre livide
avec de nombreux bras
ici et maintenant avec nos bras
en silence
tête baissée
Bartolo Cattafi, Mars et ses ides, traduction
Philippe Di Meo, Héros-Limite, 2014, p. 95.
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04/02/2020
Bartolo Cattafi (1922-1979), Mars et ses ides
L’air
Je vais et je viens
je vais et je viens
déplaçant l’air
ventilant le climat
l’air que je renvoie
revient là où auparavant il était
aucun trou vide fissure
irrespirable déchirure dans le tissu
dans lequel se lancer
fuir
et la déchirure recousue derrière
nous trouver une autre manière de marcher
de respirer
Bartolo Cattafi, Mars et ses ides, traduction
Philippe di Meo, Héros Limite, 2014, p. 89.
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21/10/2014
Bartolo Cattafi, Mars et ses ides
Une pierre
Un geste de courage
lancé dans le vent
une pierre roulant lentement tout au long de son trajet
qui dans sa plénitude se reconnaît
et admire ses arêtes
puis émerge comme un marbre depuis la mêlée
ton front
blanc prend peur
inerte défaite poussiéreuse
tombée à tes pieds
mais retentissante
après t'avoir touché.
Gris
Dans ce temps dans ce gris
j'ouvre la porte
j'y entre aisément
comme une goutte dans la mer
mon visage est gris
comme les vêtements qui couvrent
le gris de mon corps
mon âme se montre
aux fenêtres des yeux
avec une part de gris
puisque le reste est encore
charbon non consumé.
Bartolo Cattafi, Mars et ses ides, traduit de l'italien par
Philippe di Meo, Héros Limite, 2014, p. 13, 53.
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16/05/2013
Bartolo Cattafi, L'alouette d'octobre
Rêve d'hiver
Ce foisonnement estival
tournoiement de mouches
dans une pièce hivernale...
La pensée est une opaque
matière tressaillante
dans ce bourdonnement
il dort barricadé
au sein des lois de l'heure
tel un poulpe cramponné
à son rêve d'hiver
il ouvre parfois un œil
si soleil et braise brillent vaguement
mais il ne voit pas.
Sogno d'inverno
Questo rigurgito estivo
mulinello di mosche
in una stanza invernale...
Il pensiero è un'opaca
materia trasalita
al ronzìo
egli dorme rinchiuso
tra le leggi del momento
come un polipo aggrappato
al suo sogno d'inverno
apre un occhio talvolta
se sole e brace balùginano
ma non vede.
Bartolo Cattafi, L'alouette d'octobre, traduction de
l'italien par Philippe Di Meo, Atelier La Feugraie,
2010, p. 57 et 56.
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05/03/2013
Bartolo Cattafi, L'alouette d'octobre
La crue
Quelques gestes ou paroles
murmurées à peine
paisibles regards de braise
voilés par la cendre
et dehors le grondement de la crue
eaux arbres bourbe
arrachés à quelque lieu
ici déversés pour former
une terre nouvelle une mer nouvelle
On ne s'évade pas
On ne s'évade pas de cette pièce
de ce qui ici point ne survient
La piena
Qualche gesto et parola
mormorata appena
quieti sguardi di brace
velati dalla cenere
e fuori il rombare della piena
acque alberi mota
tolti da qualche luogo
qui scagliati a formare
la nuova terra il nuovo mare.
Non si evade
Non si evade da questa stanza
de quanto qui dentro non accade.
Bartolo Cattafi, L'alouette d'octobre, traduction
Philippe Di Meo, L'atelier la Feugraie, 2010,
p. 65 et 64.
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