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11/12/2022

Henri Thomas, Nul désordre

 

             La chambre

 

Neige du corps aux douces pentes,

Plus haut que l’ombre des bas noirs,

Le mouvement des longues jambes

Si loin m’égare certains soirs.

 

Que cette courbe de ton corps

Est le pays où je m’éveille,

Une terre d’avant les jours,

D’avant le sort, si peu pareille

 

À cette chambre où tu t’endors,

Mon pauvre amour selon le sort.

 

Henri Thomas, Nul désordre (1950),

dans Poésies, Poésie/Gallimard, 1970, p. 215.

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