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11/10/2020

Ossip Mandelstam, Tristia

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Ce chant de grillon de l’horloge

c’est le murmure de la fièvre,

le râle desséché du poêle

c’est rouge soie qui se consume.

 

Si ronge la dent des souris

la trame amincie de la vie,

c’est que l’aronde ou dans sa ronde

son enfant détache ma barque.

 

Ce qu’au toit la pluie balbutie,

c’est noire soie qui se consume,

mais le merisier n’entendra

jusqu’au fond des mers que : « pardonne ».

 

Parce qu’innocente est la mort

et de rien ne vient le secours

si dans ta fièvre-rossignol

le cœur a gardé sa chaleur.

 

                                                                                         1917

 

Ossip Mandelstam, Tristia, traduction Jean-Claude

Schneider, dans Œuvres poétiques, Le bruit du temps /

La Dogana, 2018, p. 177.

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