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29/09/2012

Jacques Dupin, L'embrasure

Jacques Dupin, L'embrasure, amour, écrire

Ce qu'une autre m'écrivait

comme avec une herbe longue et suppliciante

 

toi, toute, en mon absence, là,

dans le pur égarement d'un geste

hostile au gerbier du sang,

tu t'en délivres

 

tel un amour qui vire sur son ancre, chargé

de l'ombre nécessaire,

ici, mais plus bas, et criant

d'allégresse comme au premier jour

 

et toute la douleur de la terre

se contracte et se voûte

et surgit en une chaîne imprévisible

crêtée de foudre

et ruisselante de vigueur

 

                                 *

 

Malgré l'étoile fraîchement meurtrie

qui bifurque

— c'est sa seule cruauté le battement

de ma phrase qui s'obscurcit

et se dénoue —,

il est encore capable, lui, de soutenir

 

la proximité du murmure

 

Jacques Dupin, L'embrasure, Gallimard, 1969,

p. 32 et 53.

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