30/01/2018
Paul Celan, Poèmes, traduction André du Bouchet
Débris d’écoute, débris de vue, dans
le dortoir mille-
et-un,
jours ou
nuits,
la polka-des-ours :
ici on te façonne à nouveau,
de nouveau tu deviens
il.
Hörreste, Sehreste, im
Schlafsaal eintausendundeins,
tagnächtlich
die Bäten-Polka :
sie schulen dich um,
du wirst wieder
er.
Paul Celan, Poèmes, traduction André du Bouchet, Clivages, 1978, np.
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30/01/2016
Jean de Sponde (1557-1595), Les Amours
Mon Dieu, que je voudrois que ma main fut oisive,
Que ma bouche et mes yeux reprissent leur devoir !
Escrire est peu : c’est plus de parler et de voir,
De ces deux œuvres l’une est morte et l’autre vive.
Quelque beau trait d’amour que notre main escrive,
Ce sont tesmoins muets qui n’on pas le pouvoir
Ni le semblable poix, que l’œil pourroit avoir
Et de nos vives voix la vertu plus naïve.
Mais quoy ? n’estoyent encor ces foibles estançons
Et ces fruits mi-rongez dont nous le nourrissons
L’Amour mourroit de faim et cherroit en ruine :
Escrivons, attendant de plus fermes plaisirs,
Et si le temps domine encor sur nos desirs,
Faisons que sur le temps la constance domine.
Jean de Sponde, Les Amours, dans Œuvres littéraires, édition
Alan Boase, Droz, 1978, p. 54.
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