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29/09/2014

Emily Jane Brontë, Poèmes, traduits par Pierre Leyris

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Mon plus grand bonheur, c'est qu'au loin...

 

Mon plus grand bonheur, c'est qu'au loin

Mon âme fuie sa demeure d'argile,

Par une nuit qu'il vente, que la lune est claire,

Que l'œil peut parcourir des mondes de lumières —

 

Que je ne suis plus, qu'il n'est rien —

Terre ni mer ni ciel sans nuages —

Hormis un esprit en voyage

Dans l'immensité infinie.

 

                                           [Février ou mars 1838]

 

I'm happiest when most away...

 

I'm happiest when most away...

I can bear my soul from its home of clay

On a windy night when the moon is bright

And the eye can wander through wrld of light —

 

When I am not and not beside —

Nor earth nor sea nor cloudless sky —

But only spirit wandering wide

Through infinite immensity

 

                                              [February or March 1838]

 

Emily Jane Brontë, Poèmes, choisis et traduits par Pierre Leyris, Poésie / Gallimard, 2003 [1963], p. 49 et 48.