28/05/2018
e .e. cummings, font cinq, traduction Jacques Demarcq
Cinq
I
Quand tous les chevaux blancs seront au lit
voudrez-vous, ma vraie dame, vous promener
auprès de moi si à peine un semblant de ville
dans un énorme crépuscule vacille
et toucher (alors) d’un inexprimé
geste subit légèrement mes yeux ?
Et envoyer la vie loin de moi et la nuit
absolument jusqu’au fond de moi… Un prudent
puéril mouvement de votre bras
le fera tout à coup
fera
plus que des héros magnifiques aux stridentes
armures s’entrechoquant sur de grands chevaux bleus,
et les poètes les regardaient, faisaient des vers,
pleurant les chevaliers enfuis sous l’aveuglante lumière.
e. e. cummings, font 5, traduction et postface de Jacques Demarcq, éditions NOUS, 2011, p. 97, 18 €.
Five, I
After all white horses are in bed
Will you walking besides me,my very lady,
if scarcely the somewhat city
wiggles in considérable twilight
touch(now)with a suddenly unsaid
gesture lightly my eyes ?
And send life out of me and the night
absolutely into me…a wise
and puérile moving of your arm will
do suddenly that
will do
more than heroes beautifully in shrill
armour colliding on huge blue horses,
and the poets looked at them, and made verses,
through the sharp light cryingly as the knights flew.
e. e. cummings, is 5, in Complete Poems 1904-1962, revised,corrected, and expanded edition containing all the published poetry, by George J. Firmage, New York, Liveright, 1991, p. 303.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Cummings, Edward Estlin | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : e .e. cummings, font cinq, traduction jacques demarcq | Facebook |
09/02/2015
E. E. Cummings, font 5, traduction Jacques Demarcq
Quatre
I
La lune regardait par ma fenêtre
elle me touchait de ses petites mains
et de ses doigts pelotonnés
d’enfant elle comprenait mes yeux joues lèvres
ses mains (glissant) palpaient la cravate errant
sur ma chemise et dans mon corps ses
pointes tripotaient minusculement la vie de mon cœur
les petites mains se sont, par à-coups, retirées
tranquillement ont commencé à jouer avec un bouton
la lune a souri elle
a relâché ma veste et s’est glissée
par la fenêtre
elle n’est pas tombée
elle a continué à glisser dans l’air
sur les maisons
les toits
Et venant de l’est vers
elle une fragile lumière s’est penchée grandissant
E. E. Cummings, font 5, traduit et présenté par
Jacques Demarcq, NOUS, 2011, p. 77.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : e. e. cummings, font 5, traduction jacques demarcq, lune, jeu, humour | Facebook |