18/12/2025
Paul Zumthor, Anthologie des grands rhétoriqueurs
C’est par vous que tant fort soupire
Toujours m’empire.
A vostre avis faictes vous bien
Que tant plus je vous vueil de bien,
Et, sur ma foy, vous m’estes pire.
Ha, ma dame, si grief martire
Ame ne tire
Que moy, dont ne puys mays en rien
C’est par vous
Vostre beaulté vint, de grant tire,
A mon œil dire
Q’il fist mon cuer devenir sien.
Il le voulut : si meurt et bien
Je ne luy puys aider ne nuyre :
C’est par vous
Jean Meschinot, Rondeau, dans Paul Zumthor, Anthologie des grands rhétoriqueurs, 10/18, 1978, p. 41-42..
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul zumthor, anthologie des grands rhétoriqueurs, rondeau, douleur |
Facebook |
17/12/2025
Paul Zumthor, Anthologie des grands rhétoriqueurs
Rondeau clos et ouvert
Se j’ay vostre grâce requise,
Et ma volonté s’est submise
A vous aymer plus que mille âmes,
C’a été en espoir, ma dame
Que mieulx que vostre douleur m’en prise.
Combien me soit haulte entreprise ;
Mais touttefoys, quant je m’advise,
Il ne peult tourner à blasme,
Se j’ay vostre grâce.
Votre honneur point s’en amenuise.
Vous n’en devez estre reprise,
Se moy ou un aultre vous ame ;
Et jà n’en perdrez, sur mon âme,
Vostre liberté et franchise
Se j’ay.
Pierre Fabri, dans Paul Zumthor,
Anthologie des grands rhétoriqueurs,
10/18, 1978, p. 279.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul zumthor, anthologie des grands rhétoriqueurs, rondeau |
Facebook |
16/12/2025
Paul Zumthor, Anthologie des grands rhétoriqueurs,
Rondeau de quatre syllabes
Autre n’aray
Tant que je vive.
Son serf seray
Autre n’aray,
Je l’aimeray
Soit morte ou vive.
Autre n’aray
Tant que je vive.
Jean Molinet, dans Paul Zumthor,
Anthologie des grands rhétoriqueurs,
10/18, 1978, p. 107.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul zumthor anthologie des grands rhétoriqueurs, rondeau |
Facebook |
01/09/2019
Samuel Beckett, Peste soit de l'horoscope

Rondeau
tout au long de ce rivage
à la tombée du jour
seul bruit les pas
seul bruit longuement
jusqu’à s’arrêter sans raison
alors aucun bruit
tout au long de ce rivage
aucun bruit longuement
jusqu’à repartir sans raison
seul bruit les pas
seul bruit longuement
tout au long de ce rivage
à la tombée du jour
Samuel Beckett, Peste soit de l’horoscope,
traduction Édith Fournier, éditions de minuit,
2012, p. 36.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Beckett Samuel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : samuel beckett, peste soit de l’horoscope, rondeau, bruit rivage |
Facebook |
29/11/2014
Giogio Manganelli — Samuel Beckett

(à propos des poèmes de Beckett traduits en italien par J. Rodolfo Wilcox)
Des poèmes difficiles, non paraphrasables, obscurs ; élusifs et agressifs : ils infligent au lecteur une sorte d'agression sonore, une aigreur phonique louche et batailleuse. Il y a quelque chose de branlant et de lacéré, dans un anglais hérissé de consonnes, lourdement ambigu, où les mots se juxtaposent durement, sans le garde-fou d'aucune syntaxe. Il s'agit d'une langue mue par une fureur coprolalique et blasphématoire à peine contenue : elle oscille entre l'impiété intellectuelle et la sordide hilarité plébéienne, elle s'alimente au trouble mélange vocal, à la fois vulgaire et cultivé, que Joyce a le premier saisi dans les bordels de son Dublin biéreux et catholique.
Giorgio Manganelli, La littérature comme mensonge, traduction de l'italien par Philippe Di Meo, L'arpenteur, 1985, p. 108.
Roundelay
on all that strand
at end of day
steps sole sound
long sole sound
until unbidden stay
then no sound
on all that strand
long no sound
until unbidden go
steps sole sound
long sole sound
on all that strand
at end of day
(1976)
Samuel Beckett, Collected Poems, John Calder, London, 1984, p. 35.
Rondeau
tout au long de ce rivage
à la tombée du jour
seul bruit les pas
seul bruit longuement
jusqu'à s'arrêter sans raison
alors aucun bruit
tout au long de ce rivage
aucun bruit longuement
jusqu'à repartir sans raison
seul bruit les pas
seul bruit longuement
tout au long de ce rivage
à la tombée du jour
Samuel Beckett, Peste soit de l'horoscope, traduit de l'anglais et présenté par Édith Fournier, Minuit, 2012, p. 36.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Beckett Samuel, ESSAIS CRITIQUES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : samuel beckett, rondeau, giogio manganelli, la littérature comme mensonge |
Facebook |

