02/02/2024
Jean-Claude Pirotte, Revermont
rien de ce que je crois
posséder ne m’appartient
novembre touche à sa fin
longues nuits jours étroits
même les douleurs du corps
viennent d’ailleurs vont ailleurs
se déplacent avec les heures
pas de théâtre sans décor
la brume ainsi passe au loin
où sont d’étranges lueurs
comme des signaux de peur
dont personne n’est témoin
Jean-Claude Pirotte, Revermont,
Le temps qu’il fait, 2008, p. 73.
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26/05/2014
Jean-Claude Pirotte (1939-24 mai 2014), Revermont
sans nouvelles d'ailleurs
et n'étant pas d'ici
ma présence m'écœure
et mon absence aussi
*
ce n'est pas assez dire
que je suis seul et nu
en vérité c'est le bonheur
fredonnant les trilles du diable
de cette vie je peux maudire
seul et nu devant ma table
aux horizons imaginaires
et quel instrument que mes nerfs
un violoneux fantôme joue
mes mêmes airs jour après jour
et cela me tue à ravir
Jean-Claude Pirotte, Revermont,
Le temps qu'il fait, 2008, p. 65, 82.
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05/11/2012
Jean-Claude Pirotte, Revermont
L'air de la rue ce sont les miasmes
respirés par les électeurs l'eau croupie
de leurs ablutions empoisonne les chats
un cadavre de pigeon roule à l'égout
j'aurai vu cela de mon vivant dit l'homme
qui s'attarde et pose son sac au pied du mur
il se parle à lui même car il est seul
mais des yeux morts le surveillent
ce ne sont pas les yeux des morts pas encore
mais ceux des vivants les complices
qui espèrent voir enchaîner cet homme
par les gardiens des puanteurs légales
Jean-Claude Pirotte, Revermont, Le temps qu'il fait,
2008, p. 68.
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