02/05/2015
Jaromir Typlt, Ce murmure insistant...
Ce murmure insistant
Je suis allongé
sur une couche
de vibrations et de bruissements
à peine audibles.
À peine audibles
mais continus. Ils forcent le chemin,
me pénètrent par en-dessous,
me rabotent, doucement
mais très, très doucement
me
blessent.
Comme si quelque chose se frayait
un passage
entre plancher et plafond,
dans un entre-deux.
Surtout ce frémissement
sonore,
presque clair,
parfois discontinu.
Ce murmure insistant,
comme un bavardage féminin venant d’en bas.
To naráží řeč
Ležím
na podloží
sotva slyšitelných
drnčení a hukotů.
Sotva slyšitelných
ale vytrvalých. Prosazují se
a odspodu do mě vnikají,
přenášejí se na mě, lehce,
ale velmi velmi lehce
mě
pobolívají.
Jako by něco drhlo
mezi stropem a podlahou,
někde tam, kde se od sebe ještě nedají rozeznat.
Zvlášť to vysoké,
málem až jasné,
chvílemi přerušované
chvění.
To naráží řeč.
Asi spolu o patro níž mluví ženské.
Jaromír Typlt, To naráží řeč, in revue Souvislosti,
01/2009 ; repris dans Nejlepší české básně 2009 ,
Brno: Host, 2009.
©Traduction du tchèque Chantal Tanet,
avec le concours de l'auteur.
(À écouter : stáhnout mp3 )
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17/04/2011
Jaromír TYPLT, Ce murmure insistant... (traduction C. Tanet et J. Typlt)
To naráží řeč
Ležím
na podloží
sotva slyšitelných
drnčení a hukotů.
Sotva slyšitelných,
ale vytrvalých. Prosazují se
a odspodu do mě vnikají,
přenášejí se na mě, lehce,
ale velmi velmi lehce
mě
pobolívají.
Jako by něco drhlo
mezi stropem a podlahou,
někde tam, kde se od sebe ještě nedají rozeznat.
Zvlášť to vysoké,
málem až jasné,
chvílemi přerušované
chvění.
To naráží řeč.
Asi spolu o patro níž mluví ženské.
Ce murmure insistant
Je suis allongé
sur une couche
de vibrations et de bruissements
à peine audibles.
À peine audibles
mais continus. Ils forcent le chemin,
me pénètrent par en-dessous,
me rabotent, doucement
mais très, très doucement
me
blessent.
Comme si quelque chose se frayait
un passage
entre plancher et plafond,
dans un entre-deux.
Surtout ce frémissement
sonore,
presque clair,
parfois discontinu.
Ce murmure insistant,
comme un bavardage féminin venant d’en bas.
Jaromír Typlt, To naráží řeč, in revue Souvislosti, 01/2009 ; repris dans anthologie Nejlepší české básně 2009 ("Les meilleurs poèmes tchèques 2009"), édition Host, Brno 2010. ©Traduction inédite Chantal Tanet, avec le concours de l'auteur.
Jaromír Typlt (né en 1973 à Nova Paka, Bohème), après des études de philosophie à Prague, s’est installé à Liberec où il a tenu une galerie d’art contemporain et de photographie jusqu’en 2010. Son œuvre littéraire, menée parallèlement et publiée à partir de 1991, fait alterner prose et poésie. En 1994, il reçoit le prix Jirí Orten qui récompense les jeunes auteurs.
Avec des artistes comme Jan Měřička, il crée aussi des livres-objets (že ne zas až, 2003). Il publie également des essais critiques sur des écrivains et des artistes tchèques. À partir de 1999, il développe la « lecture mutante d’auteur », fondée sur des voix enregistrées, les rythmes de la langue, et aussi sur des objets trouvés et des mouvements scéniques. (À écouter : stáhnout mp3 )
Les premières traductions françaises de Jaromír Typlt ont été réalisées par Jérôme Boyon. Voir : http://www.typlt.cz/index.php?content=poesie-fr
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