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12/09/2014

Christian Bachelin, Neige exterminatrice

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                                1933- août 2014

 

Testament d’os et de brindilles

Débris de cris sanglots de tôles

Ombre éparse âme en graffiti

Mal d’aurore et métempsychose

 

Le ciel de morgue les pylônes

Le coq des mille et une morts

En jadis le vélo qui cogne

Et cocaïne au champ d’orties

 

Le coq la rouille des aurores

Le moignon d’être au corridor

Tristan le triste trismégiste

Yseut la morte de minuit

 

Le blanc des os le cachalot

Sa nageoire en travers des flots

Seul horizon vieux paquebot

Bistro des morts banquises d’os

 

                   *

 

Des rendez-vous d’amour se figent pour toujours

Dans l’unique odeur éphémère d’une neige

Dont à jamais la même saveur singulière

Gardera vierge un certain idéal obscur

De bonheur enfermé dans des flocons d’un soir

Et que conservera dans sa chimère exacte

Le froid de quelques pas vers des chambres d’hiver

Vers de beaux châteaux noirs dont nul ne reviendra

Sauf pour se torturer lointain voyeur aveugle

D’une séquestration idyllique et sans âge.

 

            Christian Bachelin, Neige exterminatrice, poèmes 1967-2003,

           Préface de Valérie Rouzeau, esquisse bibliographique par              Éric Dussert, Le temps qu’il fait, 2004, p. 143 et 173.

10/10/2011

Christian Bachelin, Neige exterminatrice, poèmes 1967-2003

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Testament d’os et de brindilles

Débris de cris sanglots de tôles

Ombre éparse âme en graffiti

Mal d’aurore et métempsychose

 

Le ciel de morgue les pylônes

Le coq des mille et une morts

En jadis le vélo qui cogne

Et cocaïne au champ d’orties

 

Le coq la rouille des aurores

Le moignon d’être au corridor

Tristan le triste trismégiste

Yseut la morte de minuit

 

Le blanc des os le cachalot

Sa nageoire en travers des flots

Seul horizon vieux paquebot

Bistro des morts banquises d’os

 

                   *

 

Des rendez-vous d’amour se figent pour toujours

Dans l’unique odeur éphémère d’une neige

Dont à jamais la même saveur singulière

Gardera vierge un certain idéal obscur

De bonheur enfermé dans des flocons d’un soir

Et que conservera dans sa chimère exacte

Le froid de quelques pas vers des chambres d’hiver

Vers de beaux châteaux noirs dont nul ne reviendra

Sauf pour se torturer lointain voyeur aveugle

D’une séquestration idyllique et sans âge.

 

Christian Bachelin, Neige exterminatrice, poèmes 1967-2003, Préface de Valérie Rouzeau, esquisse bibliographique par Éric Dussert, Le temps qu’il fait, 2004, p. 143 et 173.