27/10/2018
Frantisek Halas (1901-1949), Alors quoi ?
La hantise du noir
Perdure sans même qu’on le voie
dans le drapeau amolli
mot volé
plus virginal que le feu
lâché dans le vertige
sous un absinthique arc de triomphe
sur les arrièes de la parole
Cette oiselle de Marie Bashkirtseff
en est morte
frileuse phtisique
sous un masque défensif d’engrossée
Ce sera sublime
comme la rencontre
des première et dernière Mères
à son retour
Il se traîne
semblable à la lionne de Ninive
la tombe des couchants
sous les paupières
Les agates déjà en combinent les couleurs
et la veilleuse nivéale
la nivéale éveillote
jette un œil de sous le surplis
Le retour se fera même
par le plus petit trou
même d’oreille percée
Éclatants et effrayants sont les yeux
bouts des fils de la vie
les yeux qui attendent
Et comme le sang monte à la tête
ainsi mes vers
cherchant à s’entendre
sur la polyglotte Poésie
sur ce
Frantisek Halas, Alors quoi ?, traduction du
tchèque Erika Abrams, Fissile, 2016, p. 13-14.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frantisek halas, alors quoi ?, la hantise du noir | Facebook |