23/04/2020
Étienne Jodelle, Les Amours et autres poésies
Ou soit que la clarté du soleil radieux
Reluise dessus nous, ou soit que la nuict sombre
Luy efface son jour, et de son obscure ombre
Renoircisse le rond de la voulte des cieux ;
Ou soit que le dormir s’escoule dans mes yeux,
Soit que de mes malheurs je recherche le nombre,
Je ne puis eviter à ce mortel encombre,
Ny arrester le cours de mon mal ennuyeux.
D’un malheureux destin la fortune cruelle
Sans cesse me poursuit, et tousjours me martelle :
Ainsi journellement renaissent tous mes maux.
Mais si ces passions qui m’ont l’ame asservie,
Ne soulagent un peu ma miserable vie,
Vienne, vienne la mort pour finir mes travaux.
Étienne Jodelle, Les Amours et autres poésies, édition
Ad. Van Bever, E. Sansot, 1907, p. 66-67.
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