15/11/2017
Marie-Laure Zoss, hécates (la Revue de belles-lettres)
Photo C. Bally
S'arc-boute et force la cohue, finira bien par sauter, le couvercle, pas vrai, du brasier de cailloux, tandis que mors à l'échine vient serrer ; colère à sa tordre roulée sur elle-même, accroche grenaille au passage de syllabes, et ça s'arrête bouclé au seuil ; au fer rouge ou même forgeant à froid, celui-là essaie, n'y arrive pas, à travers la croûte terrestre pas de coup possible porté de l'intérieur ; ça ne dégage rien ; jusqu'en lisière de la voix, verbe corseté au point mort ;
à ce jour nulle autre issue que le bond ; pieds dans les ronces fraîches ou la fleur d'acacia, celui-là ne souffre pas de s'entendre, ponts sabrés derrière soi ;
et qu'il réprime ainsi qu'âcre ballot l'empêchement d'articuler, sous folle avoine, orge des murs ; l'espace entrouvert dans le cri qu'affile la suie du martinet, un souffle d'herbe froissant le talus.
Marie-Laure Zoss, hécates (extraits), dans La revue de belles-lettres,
Société de Belles-Lettres de Lausanne, 2011-2, p. 127.
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09/11/2015
Ana Luisa Amarl, L'art d'être tigre
art premier
Du point le plus reculé
de l’âme
un tigre saute en direction
de la lumière
pour ensuite retenir
son geste,
figeant membre
et son
le vent lui décoche
une flèche d’azur,
un recoin où le temps
se fixe mieux,
à en illuminer toute la
clairière
et inquiéter
le tout
Ana Luisa Amaral, L’art d’être tigre,
traduit du portugais par Catherine
Dumas, le phare du cousseix, 2015, p. 5.
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