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12/10/2015

Julien Bosc, Sans lieu-dit ni demeure

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Sans lieu-dit ni demeure

 

des neiges d’avril

écloses ou en bouton

de premières capucines

orange lie de vin ou jaune

un bouleau arqué par la neige à tout-va d’une seule nuit

d’inattrapables montmorency en haut du cerisier de huit ans

l’ombre adolescente et pas peu fière d’un jeune tilleul

un ciel bleu

un ténu vent silencieux

une conscience exsangue        sans lieu-dit ni demeure

et rien

hormis le geai des chênes simulant la crécelle

le fond du puits

la corde

la gorge et le galet

 

Julien Bosc, Sans lieu-dit ni demeure, dans  Rehauts, n° 36, automne-hiver 2015, p. 91.

Julien Bosc a publié récemment Maman est morte (Rehauts, 2012), Tout est tombé dans la mer (Approches, 2014)