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28/11/2016

Jean Tortel, Relations

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« La grande plaine est blanche, immobile et sans voix. »

                                                             (Guy de Maupassant)

 

Pour le redire ? Grande plaine

(Et nul coup de feu).

Sans soleil et sans ombre.

Une.

 

Je suis absent. Nul n’appelle personne.

J’ouvre indument cette blancheur

Immobile en son ordre

Et sans voix.

 

Qu’elle parle : c’est moi

Qui l’oblige à passer

De son ordre à quelque autre.

Et de quel droit le mien ?

 

Jean Tortel, Relations, Gallimard, 1968, p. 84.

15/02/2016

Jean Tortel, Relations

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           Gestes de la marquise

                   II

 

La marquise sortit

À cinq heures, c’est moi

Qui le décide et la délivre,

 

Qu’elle aille vers la mer

Ou les rues, parallèle

À la sœur fabriquée

De quelque obsession

 

Et sans manteau.

 

Elle est merveilleusement triste.

 

Ne bouge pas.

 

Jean Tortel, Relations, Gallimard,

1968, p. 80.

07/02/2015

Jean Tortel, Relations

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         Phrases pour un orage

 

                         I

 

Le ciel un peu trop lent pour cette heureuse

Matinée, l’arbre un peu trop

Chargé d’épaisseur tendre.

 

Le jardin transpirait

Au point du jour.

 

Il respire encore.

 

                           II

 

Vogue et scintille

Avant midi

Ce nuage.

 

(Il vient du sud), et nu

Le risque d’un azur

Quand sa blancheur l’éprouve

Dès qu’elle est suscitée.

 

Plus pure si possible

Que lui, touché par elle

Et dénoncé.

 

Ou son langage,

Ou son éclat.

 

                             III

 

On n’est pas heureux

Sous l’azur fragile.

 

En ce jardin je sais je ne sais quoi.

Les feuilles sont un peu plus larges,

Un peu moins vertes que leur nom.

 

L’azur enfante l’ombre

(Le fruit sa pourriture).

 

La terre aborde son silence

Qui l’attendait.

 

[...]

 

Jean Tortel, Relations, Gallimard, 1968, p. 29-31.