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11/01/2019

Mary Oliver, Les Oies sauvages

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Les oies sauvages

 

Vous n’avez pas à être sages.

Vous n’avez pas à traverser à genoux

des centaines de kilomètres de désert, en repentance.

Vous avez juste à laisser le doux animal de votre corps

aimer ce qu’il aime.

Parlez-moi du désespoir, le vôtre, je vous parlerai du mien.

Pendant ce temps le monde avance.

Pendant ce temps le soleil et les limpides galets de pluie

traversent les paysages,

survolent les plaines et les forêts profondes,

les montagnes et les rivières.

Pendant ce temps les oies sauvages, là-haut dans le pur air bleu,

sont sur le chemin du retour.

Qui que vous soyez, en quelque solitude,

le monde s’offre à votre imagination,

vous appelle comme les oies sauvages, rude et passionnant —

et indéfiniment signale votre place

dans la famille des choses.

 

 

Wild Geese 

You do not have to be good. 
You do not have to walk on your knees 
for a hundred miles through the desert, repenting. 
You only have to let the soft animal of your body

 love what it loves. 
Tell me about despair, yours, and I will tell you mine. 
Meanwhile the world goes on. 
Meanwhile the sun and the clear pebbles of the rain 
are moving across the landscapes, 
over the prairies and the deep trees, 
the mountains and the rivers. 
Meanwhile the wild geese, high in the clean blue air, 
are heading home again. 
Whoever you are, no matter how lonely, 
the world offers itself to your imagination, 
calls to you like the wild geese, harsh and exciting —
over and over announcing your place 
in the family of things.

  

Mary Oliver, Wild Geese, extrait de Dream Work, The Atlantic Monthly Press, 1986, p. 14. Traduction inédite de Chantal Tanet.

Les oies migratrices sont en danger. Je publie le communiqué de la Ligue pour la Protection des Oiseaux qui appelle à s'élever contre le prolongement du massacre des oies pour des motifs électoraux.

LPO Agir pour la Biodiversité
 

 

 
 

Chers amis, 

Le gouvernement tente à nouveau d'autoriser la chasse aux oies sauvages pendant leur migration en février. Merci d’aider la LPO à mettre en échec ce projet d’arrêté en déposant un commentaire sur la consultation publique du Ministère pour faire part de votre désaccord en indiquant dans le titre « Je suis contre » ou « Je suis opposé ».

Chaque réponse devant être personnelle et argumentée, vous trouverez sur notre site web des éléments de compréhension et de réponse dont vous pourrez vous inspirer.


Les chasseurs sont également fortement mobilisés de leur côté à l’appel de leurs fédérations, nous avons donc besoin d’une participation massive pour leur montrer que les amoureux de la nature sont plus nombreux !

Mobilisons-nous avant le 25 janvier 2019 pour dire "non" au projet d’arrêté visant à prolonger la chasse de ces espèces.


PARTICIPEZ !
 
     
 

LPO

8 rue du Docteur Pujos CS 90263
17305 Rochefort CEDEX
Tél : +33 (0)5 46 82 12 34
Courriel : lpo@lpo.fr

 

 

 

04/03/2015

Mary Oliver, American Primitive

    MaryOliver(500x426).jpg

Première neige

 

La neige

a commencé ici

ce matin et continué

toute la journée, sa blanche

rhétorique partout

nous renvoyant au pourquoi, comment,

d’où vient une telle beauté

et quel en est le sens : une telle

fièvre oraculaire ! glissant

devant les fenêtres, une énergie qui semblait

ne jamais devoir se retirer, ne jamais s’apaiser

qu'en beauté ! seulement maintenant,

au coeur de la nuit,

elle s’est enfin arrêtée.

Le silence

est immense,

et les cieux retiennent encore

un million de bougies ; nulle part

les choses familières :

les étoiles, la lune,

l'obscurité que nous attendons

et repoussons tous les soirs. Les arbres

scintillent comme des châteaux

de rubans, les vastes champs

se consument à la lumière, le lit

d'un ruisseau amasse au passage

des collines luisantes

et bien que les questions

qui nous ont assaillis tout le jour

demeurent — pas une seule

réponse trouvée ;

sortir maintenant

dans le silence et la lumière

sous les arbres

et à travers champs,

semble en être une.

 

*

 

 

First snow

 

The snow

began here

this morning and all day

continued, its white

rhetoric everywhere

calling us back to why, how,

whence such beauty and what

the meaning; such

an oracular fever! flowing

past windows, an energy it seemed

would never ebb, never settle

less than lovely! and only now,

deep into night,

it has finally ended.

The silence

is immense,

and the heavens still hold

a million candles; nowhere

the familiar things:

stars, the moon,

the darkness we expect

and nightly turn from. Trees

glitter like castles

of ribbons, the broad fields

smolder with light, a passing

creekbed lies

heaped with shining hills;

and though the questions

that have assailed us all day

remain — not a single

answer has been found —

walking out now

into the silence and the light

under the trees,

and through the fields

feels like one.

 

Mary Oliver, "First snow", extrait de

American Primitive, Back Bay Books,

1983, p. 26-27. Traduction Chantal Tanet

et Melissa Nickerson.

29/10/2013

Mary Oliver, "Wild Geese", dans Dream Work

IMG_0381.jpg

 

                   Les oies sauvages

 

Vous n’avez pas à être sages.

Vous n’avez pas à traverser à genoux

des centaines de kilomètres de désert, en repentance.

Vous avez juste à laisser le doux animal de votre corps

aimer ce qu’il aime.

Parlez-moi du désespoir, le vôtre, je vous parlerai du mien.

Pendant ce temps le monde avance.

Pendant ce temps le soleil et les limpides galets de pluie

traversent les paysages,

survolent les plaines et les forêts profondes,

les montagnes et les rivières.

Pendant ce temps les oies sauvages, là-haut dans le pur air bleu,

sont sur le chemin du retour.

Qui que vous soyez, en quelque solitude,

le monde s’offre à votre imagination,

vous appelle comme les oies sauvages, rude et passionnant —

et indéfiniment signale votre place

dans la famille des choses.

                                       *

Wild Geese 

You do not have to be good. 
You do not have to walk on your knees 
for a hundred miles through the desert, repenting. 
You only have to let the soft animal of your body

 love what it loves. 
Tell me about despair, yours, and I will tell you mine. 
Meanwhile the world goes on. 
Meanwhile the sun and the clear pebbles of the rain 
are moving across the landscapes, 
over the prairies and the deep trees, 
the mountains and the rivers. 
Meanwhile the wild geese, high in the clean blue air, 
are heading home again. 
Whoever you are, no matter how lonely, 
the world offers itself to your imagination, 
calls to you like the wild geese, harsh and exciting —
over and over announcing your place 
in the family of things.

 

Mary Oliver, "Wild Geese", extrait de Dream Work, The Atlantic Monthly Press, 1986, p. 14. Traduction inédite de Chantal Tanet et Melissa Nickerson.