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03/04/2014

Jean-Baptiste Para, Laromira

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                        Laromira

 

Pardonne-moi si je te dis à l'oreille des choses tristes

Quand j'entends le bruit de mes pas dans mes os

 

Un silence m'a sauvée du mot

Un autre silence sauvera le mot

 

Et le vent sera ma demeure

 

 

J'ai vu nager les étoiles et j'ai vu les beaux reins du lièvre

J'ai appris qu'en allant de rivière en rivière

Rien n'était véritablement loin

J'ai longtemps tourné une bague  à mon doigt

J'ai appris que l'on pensait autrement dans le froid

 

Et le vent sera ma demeure

 

 

Il pouvait neiger dans toute l'étendue de mes veines

La patience était en moi comme le pain sur la table

Mes pouces façonnaient des visages d'argile

De la main gauche je savais aérer le lait

Il y avait dans mes yeux un peu d'ambre

Un peu de vert de nos marais

 

Et le vent sera ma demeure

 

 

Comme le merle et l'abeille sauvage

J'étais l'amie du sureau noir

J'aimais la nonchalante fierté

Des hommes et des tournesols

Le rire où rebondit

La petite perle d'un collier défait

 

Et le vent sera ma demeure

 

[...

Jean-Baptiste Para, Laromira dans Rehauts, n°32,

second semestre 2013, p. 39-32.