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01/11/2019

Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635), Le Mespris de la vie et Consolation contre la mort

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Nostre vie est semblable à la lampe enfumée,

Aus uns le vent la fait couler soudainement,

Aus autres il l’esteint d’une subit soufflement

Quand elle est seulement  à demi allumee,

 

Aus autres elle luit jusqu’au bout consumée

Mais, en fin, sa clarté cause son bruslement :

Plus longuement elle art, plus se va consumant

Et sa foible lueur ressemble à sa fumee :

 

Mesme son dernier feu est son dernier cotton

Et sa dernier humeur que le trespas glouton

Par divers intervalle ou tost ou tard consume.

 

Ainsi naistre et mourir aux hommes ce n’est qu’un

Et le flambeau vital qui tout le monde allume,

Ou plustost ou plus tard, s’eslougne d’un chacun.

 

Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635), Le Mespris

de la vie et Consolation contre la mort, Droz, 1967, p. 61.

10/01/2014

Paul Celan, Voix /Stimmen, traduction Martine Broda

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En hommage à Jean Bollack : une semaine avec Paul Celan

 

 

Voix venues du chemin d'orties :

 

Viens à nous sur les mains.

Qui est seul avec la lampe,

pour y lire, n'a que sa main.

 

 

Stimmen vom Nesselweg her :

 

Komm auf den Händen zu uns.

Wer mit der Lampe allein ist,

hat nur die Hand, draus zu lessen.

 

Paul Celan, Voix /Stimmen, traduction

Martine Broda, Lettres de Casse,

 

1984, n. p.