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09/05/2017

Jacques Izoard, La Patrie empaillée

                                     Izoard.JPG

Déjà nous attendons juin,

et que les rixes craquent,

ensoleillées comme

tant d’autres appareils du corps :

les yeux dans leurs loges,

gloutons et sereins,

les dents d’aix, les sûres

traces de doigts sur la jambe,

entre les cuisses bleues-belles,

longues du feu tapi.

 

Jacques Izoard, La Patrie empaillée,

Grasset, 1973, p. 72.

14/07/2011

Jacques Izoard, La Patrie empaillée

jacquesizoard.jpeg            Puis-je ? Puis-je rose ?

Puis-je enjamber le corps 

de l’âne ou de la rose ?

Tout le serrement de l’ail

vaut la patrie pourrie,

la main qui coud la main,

l’œil, l’œil, le cœur, l’aine,

cachette

où les herbes les plus douces

tissent l’onguent cruel.

Pays de la basse besogne,

fourre langues et sabots

de colles et de couleuvres !

 

Dans la maison, je vis,

nous vivons tous la même

vie, sans bras, sans jambes.

La maison vit dans la maison.

Mais on dort quand même.

La maison de deux étages

abrite une famille de quatre.

On y trouve des arêtes, des noix,

des peignes, des aiguilles,

des boules de laine, des dents,

des massacres d’enfants.

 

Dans la chambre, une fille,

Dans la chambre, une vie,

Dans la chambre, une chambre

est le lieu sans hauteur,

la patrie empaillée.

J’y suis en quatre épingles.

Blanche ou quinze.

 

Jacques Izoard, La Patrie empaillée, Grasset, 1973, p. 9, 32 et 44.