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02/07/2017

Jean-Pierre Burgart, Stèle

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         Stèle

 

Je suis là

et toi dans la crypte

où il n’est plus d’images ni de noms

en toi j’habite l’oubli

 

tu ne rêves plus de moi, tu ne sens pas

mon bras posé sur ton épaule

ni sur ta nuque la chaleur de ma paume

sur tes lèvres affleure à ton insu

le dessin de mes lèvres, dans une voix

inconnue passe une inflexion de ma voix

tu ne l’entends pas, autour de toi

la couleur flambe ou s’éteint

tu ne sais pas pourquoi

j’habite l’oubli

 

Jean-Pierre Burgart, Pris par le temps, dans

L’étrangère, n° 43-44, p. 19.

Littérature de partout reprendra ses publications le 10 juillet

17/06/2015

Jean-Pierre Burgart, Gris lumière

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                           L’encre des signes

 

Ignorant de ma fin et de mon commencement, j’écris aveuglément

pour apprendre de l’encre des signes

ce qui ordonne et croise

la trame des images et la chaîne des mots

 

j’écris pour que la blancheur irrévocable

qui ajoure et cerne les mots saisis par l’encre

se souvienne du souffle qui les assemble

en les mêlant à l’air qui me traverse.

 

Je veux qu’entraîné par la nappe de silence

qui sourd et s’étend quand la page se détache de moi

soient abolis regrets, désirs, attente

et que, même fragment, l’écrit s’achève

dans le deuil blanc qui le suit, alors

je serai libre, écrire serait naître.

 

Jean-Pierre Burgart, Gris lumière, La Lettre volée, 2014,

p. 46.