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01/07/2019

Cécile Mainardi, Idéogrammes acryliques

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Ai lu aujourd’hui sur une stèle du cimetière Cauca-de l’épitaphe « à la mort innattendue de son fils » pas une faute d’inattention comme on disait à l’école non une vraie faute d’orthographe une entorse à la règle dérisoirement gravée dans la pierre comme si elle se justifiait par une forme d’illettrisme devant la mort ne rendait pas le fils à la vie le retranchait plutôt à la réalité dicible de son nouvel état à chaque lecture à chaque lecteur à chaque promeneur qui passe par là et qui accidentellement tombe dessus

 

Cécile Mainardi, Idéogrammes acryliques, Flammarion, 2018, p. 58.

02/07/2017

Jean-Pierre Burgart, Stèle

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         Stèle

 

Je suis là

et toi dans la crypte

où il n’est plus d’images ni de noms

en toi j’habite l’oubli

 

tu ne rêves plus de moi, tu ne sens pas

mon bras posé sur ton épaule

ni sur ta nuque la chaleur de ma paume

sur tes lèvres affleure à ton insu

le dessin de mes lèvres, dans une voix

inconnue passe une inflexion de ma voix

tu ne l’entends pas, autour de toi

la couleur flambe ou s’éteint

tu ne sais pas pourquoi

j’habite l’oubli

 

Jean-Pierre Burgart, Pris par le temps, dans

L’étrangère, n° 43-44, p. 19.

Littérature de partout reprendra ses publications le 10 juillet