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01/06/2016

Guennadi Aïgui, Hors-commerce Aïgui

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Sommeil : formes de Arp

 

mais tressaillit

la blancheur du sommeil ­ — d’un mouvement

de forces qui sans nom ni apparence

 

— mais quelque part croissaient et bruissaient

la pomme le soleil et la colombe

 

et puis le matin infini

dans le champ sans la-ville-et-la-forêt

brûlait de figures intérieures —

 

de forces — qui se prolongeaient

dans la lueur du jour

 

Guennadi Aïgui, Hors-commerce Aïgui, poèmes

traduits par A. Markowicz, Le Nouveau

Commerce, 1993, p. 112.

 

 

 

20/07/2014

Guennadi Aïgui, Dernier ravin

 

                            auteur59.jpg

 

 

                                    Dernier ravin

                                       (Paul Celan)

                                                                                                                                                                                  à Martine Broda

 

Je monte ;

ainsi, en marche,

un temple

se construit.

Vent de fraternité, — et nous, en ce nuage :

moi (et un mot inconnu,

comme hors de mon esprit) et l’armoise (cette amertume inquiète

qui près de moi m’enfonce

ce mot)

armoise.

Argile,

sœur.

Et, de tous les sens, le seul étant, inutile-essentiel,

là (dans ces mottes tuées),

comme un nom inutile. Ce

mot-là me tachant, lorsque je monte

dans la très simple (comme un feu) illumination,

pour se marquer — marque dernière au lieu

de la cime ; elle —

vide (tout est déjà donné)

visage : comme un lieu sans-douleur

dans un surplomb — un au-dessus l’armoise

(…

Et

la forme

resta

inaperçue

…)

et le nuage :

plus aveugle qu’acier (une-arme-non-visage)

le fond — inerte ; la lumière

comme jaillie d’une pierre béante.

Toujours plus

haut.

 

Guennadi Aïgui, Hors-commerce Aïgui, textes réunis et traduits par André Markowicz, Le Nouveau Commerce, 1993, p. 99-100.

06/09/2012

Guennadi Aïgui, degré : de stabilité, traduction Léon Robel

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        La forêt – par le bruit seul

 

 telles des miettes de fumier sec incolore nombreux

roulés par le vent sur la route !

et toi – calmé –

comme un puits dans le champ :

au milieu et à l’intérieur

 

et par les cheveux – comme les insectes sacrés

seul et nombreux !

et le village à peine se compose

comme ordures sur la neige

d’un froissement dans l’ouïe plus clair

comme quelque part soi-même

 

mais l’écoutant – pleurant ?

le condamné en lui on dirait de voir le permis

est coulé en le visage – des profondeurs !

orientant les traces de la pluie comme par un matin d’été

le long des joues et le long du cou

et le long de soi que l’on pleure

 

le long de soi comme d’un rose – par parties – du corps

et pourtant d’un rose !


 et ensuite de nouveau de la joue

 

Guennadi Aïgui, degré : de stabilité, traduction Léon Robel, in Collectif Change, Seghers/Laffont, septembre 1976, p. 62.

 

16/04/2011

Guennadi Aïgui, Dernier ravin

 

auteur59.jpg

 

 

                                                 Dernier ravin

                                                    (Paul Celan)

 

       

                                                                                                                               à Martine Broda

 

Je monte ;

ainsi, en marche,

un temple

se construit.

Vent de fraternité, — et nous, en ce nuage :

moi ( et un mot inconnu,

comme hors de mon esprit) et l’armoise (cette amertume inquiète

qui près de moi m’enfonce

ce mot)

armoise.

Argile,

sœur.

Et, de tous les sens, le seul étant, inutile-essentiel,

là (dans ces mottes tuées),

comme un nom inutile. Ce

mot-là me tachant, lorsque je monte

dans la très simple (comme un feu) illumination,

pour se marquer — marque dernière au lieu

de la cime ; elle —

vide (tout est déjà donné)

visage : comme un lieu sans-douleur

dans un surplomb — un au-dessus l’armoise

(…

Et

la forme

resta

inaperçue

…)

et le nuage :

plus aveugle qu’acier (une-arme-non-visage)

le fond — inerte ; la lumière

comme jaillie d’une pierre béante.

Toujours plus

haut.

 

Guennadi Aïgui, Hors-commerce Aïgui, textes réunis et traduits par André Markowicz, Le Nouveau Commerce, 1993, p. 99-100.