07/01/2017
Reinhard Priessnitz, Tragédie, traduction Christian Prigent
Tragédie
confiance !
si cet iambus est aussi un nimbus
que j’ai rythmiquement mis dans ce morceau,
juste pour qu’y tienne son averse intérieure
que j’observe depuis longtemps,
pour moi, qui suis venu d’urgence la pododiversifier,
qu’ils crépitent ici-bas en une mélodie
qui cherche dans la langue son alter ego
— bien que je sache que c’est un peu audacieux ;
mais je peux si je trouve faire sonner autre chose :
imitations moites, gouttant des syllabes elles-mêmes,
je laisse à mesure le plus imbibé
me coller à la conscience sur le vers aussi
dans lequel je suis, encore dithyrambique,
j’étends le manteau de pluie (sans pour autant vouloir masquer)
et butant je bricole avec le vers des scènes
ne laissant que souilles, barbouilles, gribouilles,
qui emportant une mémoire étrange,
m’ont montré ce que voulait montrer mon désir.
adieu !
(et mourez en pleine lumière.)
Reinhard Priessnitz, traduction Christian Prigent, dans Place de la Sorbonne, n° 6, avril 2016, p. 121.
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