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27/07/2021

Francesco Scarabicchi, Par la mémoire ressaisi

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La vitrine

 

Parfois nous revient

un nom, un visage

par la mémoire ressaisi

en un déclic d’interrupteur,

lui qui enfant

joue aux indiens

et seulement par erreur

brise avec le coude

la vitrine dans l’angle.

À genoux il recueille

les débris de verre

et qui l’observe avise

ce qu’il chuchote à peine

 

comment revenir en arrière ?

 

Francesco Scarabicchi, Par la mémoire

 ressaisi, traduction Laurent Cennamo,

dans revue de belles lettres, 2021-1, p.129.

04/09/2018

Yari Bernasconi, Nouveaux jours de poussière

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                Ce qu’il reste

 

Le jardin est un périmètre de cendres et de pierres.

Il y a du métal froissé, fuligineux ;

un récipient vidé ; à côté un tricycle

recouvert d’une croûte noire, les roues retorses

par-dessus la trace des pneus fondus.

Au milieu la carcasse d’un bœuf :

les os et la chair brûlée, la gueule défigurée

comme un bloc de charbon. Puis la poussière

toute autour, toute noire. Bois calcinés et lieux

à découvert, sans murs et sans vie.

 

Yari Bernasconi, Nouveaux jours de poussière, traduit

de l’italien par Anita Rochedy, éditions d’en-bas, 2018, p. 85.