24/12/2020
Sylvia Majerska, Matin sur le soleil
Écume
Tu veux quitter les hommes pour toujours. La vague aussi fuit sur la mer, mais elle y revient à chaque fois. Puis il est des jours où elle n’essaie même plus.
Et la mer, elle, paraît si seule que tu as envie d’appeler tous ceux que tu connais et rire avec eux ne serait-ce que de tes étranges comparaisons.
Si seulement leurs sourires n’étaient pas blancs comme l’écume comme si la mer montrait les dents à quelqu’un.
Sylvia Majerska, Matin sur le soleil, Le Cadran ligné, 2020, p. 27.
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10/11/2015
John Ashbery, Le serment du Jeu de Paume
Roses blanches
Le côté le plus déplaisant de tout ça
La lumière blanche du soleil sur le sol ciré
Mise à contribution
Et puis la fenêtre fermée
Et la nuit s’achève et recommence.
Son visage vire au vert, ses yeux sont verts ;
Dans la recoin sombre jouant « la bannière étoilée pour toujours ».
J’essaie de décrire pour toi,
Mais tu refuses d’écouter, tu es comme le cygne.
Pas d’étoiles là-bas,
Ni de bannière,
Seule la canne d’un aveugle sondant, non sans maladresse, le coins
les plus reculés de la maison.
Aucun mal ne peut être fait ! Nuit et jour commencent à nouveau !
Donc oublie le livre,
Les fleurs que tu gardais pour les offrir à quelqu’un :
Seule importe la fabuleuse écume blanche de la rue,
Les nouvelles fleurs blanches qui sortent de terre en ce moment.
John Ashbery, Le serment du Jeu de Paume, traduction Olivier Brossard,
Corti, 2015, p. 36.
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