02/12/2017
Valérie Rouzeau, Va où
Il faut m’arracher allumer d’une autre étoile de chance pas bêcheuse
Quitter ce jardin de palabres où pour un peu me serais crue sans savoir
ni quand ni comment ni bien quoi semer à tout vent
Croquemorte de moi-même quelle idée ici je rends mon tablier mon
houx ma haie ma mauvaise pioche
Je m’en vais trouver de la vie par tous les temps
Cela commence à présent je change lalalère change d’air là
Valérie Rouzeau, Va où, Le temps qu’il fait, 2002, p. 85.
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01/12/2017
Jacques Roubaud, Autobiographie chapitre dix
Évolution
primate de savane sèche, bipède autrefois omnivore, opportuniste, malin et prudent, j’ai été gagné par la crainte en même temps que par la conscience.
Jadis, je m’en souviens, mon cadre naturel était l’herbe plantée de très peu d’arbres cantonnés au bord du lac où se jetait la petite rivière d’Abyssinie. Lucy, jeune australopithèque gracile, m’aidait à chasser l’hipparion, le crabe, le crocodile, l’éléphant même aux défenses alors dirigées vers le bas comme un Vercingétorix.
Lucy est morte, voici trois millions d’années. J’ai conservé près de moi 40% de son squelette, au moment de traverser le boulevard sinistre contre la gueule des camions je recule, et je retourne en arrière jusqu’à ma chambre, pleurer à larmes chaudes sur ses vertèbres.
Jacques Roubaud, Autobiographie chapitre dix, Gallimard, 1977, p. 109-110.
Les amis éditent : Anne-Marie Albiach, inédits et études
La revue Nu(e), dirigée par Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio, espace éditorial où s’expérimente la poésie, est également le lieu de l’exercice de l’amitié. Son prochain numéro est consacré à
Anne-Marie AlbIach
Anne-Marie Albiach publie ses premiers poèmes à la fin des années soixante. État paraît en 1971 au Mercure de France. Elle vient de « changer le visage de la poésie ». De son poème, « partition de mots, de phrases, de blocs et d’espaces » monte « une polyphonie d’intonations qui vont de l’austérité à la sensualité même ».
Le volume que lui consacre la revue Nu(e), coordonné par Régis Lefort, rassemble « Intermède ou lapsus », un texte publié dans la revue Amastra-N-Gallar en 2006, des brouillons d’Anne-Marie Albiach, des photographies, des hommages, des études critiques :
- Anne-Marie ALBIACH, « Intermède ou lapsus » • Anne-Marie ALBIACH, Brouillons de poèmes • Régis LEFORT, Le désir ou l’attente • Alain CRESSAN, Géométrie – discontinu – point : figure vocative • Florence JOU, Circuler dans l’œuvre d’Anne-Marie Albiach • Francis COHEN, De la pulsion tangente au volume • Éric DAZZAN, Anne-Marie Albiach : l’existence du terrible : la remémoration • Catherine SOULIER, Résonances circulaires, Notes sur L’EXCÈS : cette mesure • Marie-Antoinette BISSAY, Représentations mouvementées des corps dans l’entrelacs sde l’écriture poétique • Sandrine BÉDOURET-LARRABURU, Une poétique du corps dans Mezza Voce • Marie JOQUEVIEL-BOURJEA, A(nne)-M(arie) A(lbiach) : Nu(e) • Rémi BOUTHONNIER, Une étude linéaire de « Distance : “analogie” » • Françoise DELORME, L’abstraction et l’épreuve du feu, État, une traversée • Abigail LANG, État des lieux. Anne-Marie Albiach, “A”-9 et la poésie américaine
Pour ce numéro de caractère exceptionnel, la revue organise une souscription.
Le volume peut être obtenu au prix promotionnel de 17 euros avant le 30 juin 2018, en renvoyant le talon ci-dessous. Après cette date, la revue sera en vente au prix normal de 20 €.
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Mme/M.
Adresse :
Souhaite … exemplaire(s) du numéro spécial de la revue Nu(e) sur Anne-Marie Albiach au prix de 17 € le numéro (+ 3 € de frais de poste) et paie ce jour le montant :
soit au total € à l’ordre de l’Association Nu(e), avec la mention : « Souscription Anne-Marie Albiach »
par chèque, c/o Béatrice Bonhomme, 29 avenue Primerose, 06000 NICE
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