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08/05/2022

Jean-Loup Trassard, Ouailles

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Beaucoup moins de fleurs qu’il y a dix ans : ce serait conséquence de deux étés trop secs puis de deux hivers pas assez neigeux qui ont permis au gel de saisir les racines. Le long du ruisseau qui, à Chamoussière, dégringole du nord, dans l’herbe entre les pierres brillent quand même les gentianes de printemps, bleu si lumineux. Dans les fontes de névés qui, en face, mouillent les pentes de l’ubac, large semis de renoncules des glaciers, blanches à étamines jaunes, ou carminées le cœur encore vert. Leurs pétales tremblent en même temps que l’eau. Sous le couvert des grands mélèzes, forêt en pente raide, des semis d’ancolies des Alpes.

 

Jean-Loup Trassard, Ouailles, le temps qu’il fait, 1991, p. 64.

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