17/05/2021
Marina Tsvétaïéva, Le ciel brûle
De pierre sont les uns, d’argile d’autres sont.—
Moi je scintille, toute argentine !
Trahir est mon affaire et Marine ô mon nom.
Je suis fragile écume marine.
D’argile sont les uns, les autres sont de chair —
À eux : tombes et dalles tombales !
— Baptisée dans la coupe marine — et en l’air
Sans fin brisée, je vole et m’affale.
À travers tous les cœurs, à travers tout filet
Mon caprice s’infiltre, pénètre.
De moi — ces boucles vagabondes : vise-les ! —
On ne fera pas du sel terrestre.
Contre vos genoux de granit je suis broyée
Et chaque vague me — réanime !
Vive l’écume, gloire à l’écume joyeuse,
Vive la haute écume marine !
23 mai 1920
Marina Tsvétaïéva, Le ciel brûle, traduction Pierre Léon et Ève Malleret, Poésie/Gallimard, 1999, p. 103.
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