22/10/2016
Umberto Saba, Chansonnettes pisanes
                   
  
Chansonnettes pisanes
I
Clairsemées les eaux du fleuve
immobile une hirondelle,
sur la rive un brancard,
lent, très lent avance.
Lent, je le suis : je pressens
la douleur, le cœur m’opprime,
et s’allument les premières
étoiles au-dessus de la ville.
Blêmes lumières s’allumant le long
de l’Arno ; le jour est encore clair,
et tant d’ennui tout autour
que chacun en mourra.
Umberto Saba, traduction Thierry
Gillybœuf, dans Rehauts, n° 38, p. 10.
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