12/02/2015
Hölderlin, Aux Parques, traduction Philippe Jaccottet
Aux Parques
Un seul, un seul été... Faites m’en don, Toutes –Puissantes !
Un seul automne où le chant en moi vienne à mûrir,
Pour que mon cœur de ce doux jeu rassasié,
Sache se résigner alors, et meure.
L’âme à qui fut déniée, vivante sa part divine,
Cherche en vain le repos dans la ténèbre de l’Orcus.
Mais qu’un jour cette chose sainte en moi, ce cœur
De mon cœur, le Poème, ait trouvé naissance heureuse :
Béni soit ton accueil, ô silence du pays des ombres !
Vers toi e descendrai, les mains sans lyre et l’âme
Pourtant pleine de paix. Une fois, une seule,
J’aurai vécu pareil aux dieux. Et c’est assez.
Hölderlin, Poèmes, traduction Philippe Jaccottet, dans
Œuvres, sous la direction de P. Jaccottet, Gallimard /
Pléiade, 1967, p. 109.
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