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14/01/2015

Constantin Cavafy, Poèmes

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                            Désirs

 

Semblables à des corps superbes de morts qui n’ont point vieilli,

ensevelis, au milieu des pleurs, dans un splendide mausolée,

des roses à la tête et des jasmins aux pieds —

semblables à ces corps sont les désirs qui passèrent

sans être accomplis, et dont aucun ne parvint

à une nuit de volupté ou à son lumineux matin.

 

 

                       Les fenêtres

 

Dans ces chambres obscures, où je passe

des jours qui m’oppressent, je rôde de long en large

cherchant à trouver les fenêtres. — Lorsqu’il s’en ouvrira

une, ce me sera une consolation. —

Mais il n’y a point de fenêtres, ou c’est moi

qui ne puis les trouver. Peut-être en est-il mieux ainsi.

Peut-être la lumière ne serait que nouvelle tyrannie.

Qui sait quelles choses nouvelles elle ferait surgir…

 

 

Constantin Cavafy, Poèmes, traduits par Georges Papoutsakis,

Les Belles Lettres, 1977 (1ère édition, 1958), p. 25 et 37.

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