25/10/2014
Paul Auster, Dans la tourmente, dans Disparitions
En mémoire de moi
Simplement m'être arrêté.
Comme si je pouvais commencer
là où ma voix s'est arrêtée, moi-même
le son d'un mot
que je ne peux prononcer.
Tant de silence
à faire naître
dans cette chair pensive, battement
de tambour des mots
au-dedans, tant de mots
perdus dans le vaste monde
au-dedans de moi, et de ce fait avoir compris
que malgré moi
je suis là.
Comme si c'était le monde.
Paul Auster, Dans la tourmente, dans Disparitions, traduit
par Danièle Robert, Babel, 2008 (éditions Unes/ActesSud, 1994), p. 158.
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