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09/05/2013

Benoît Casas, L'ordre du jour

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[...]

1er juin

il est quatre heures

et l'aube luit.

le rêve a toute la valeur

d'une déclaration.

j'étais devenu quelqu'un

de nulle part.

séparé de ses amours

et de ses paysages.

fusain de Sakhaline

virgilier à bois jaune.

ce que nous gardons

de l'expérience d'apprendre :

idée sur la façon d'enseigner.

l'élucidation parlée

est le ressort du progrès.

moments de l'évaporation.

la violence le désarroi des gestes

carambolage.

temps perdu.

ne pouvait pas

s'abandonner

à de l'absence

intégrale.

 

2 juin

si vite nous

nous sommes dit

tant de choses.

je reste dehors

le plus longtemps possible.

le monde ici

ne semble pas disposé à

se réduire à un seul

mot.

 

3 juin

au matin soleil déjà vif

jour d'été précoce.

paysages destructifs.

renoncement.

regards remontent sa jupe.

et de suite,

chaque terme

est à sa place logique.

les grandes villes

spécialisent les plaisirs.

lieu de conflit entre

hasard et coup.

 

Benoît Casas, L'ordre du jour, "Fiction & Cie", Seuil, 2013, p. 116-117.

 

 

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