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07/05/2013

Thomas Bernhard, Sur la terre comme en enfer

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     Personne ne te connaît

 

                         Du festin de joie ne resta que la cruche du tourment

                                                Chidiock Tichborne

 

Personne ne te connaît

et quand tu meurs,

ils se glissent dans les manteaux,

pour t'ensevelir.

 

N'oublie jamais ça !

 

Personne n'a besoin de toi

et quand tu meurs,

ils battent le tambour

et tiennent leur langue.

 

N'oublie jamais ça !

 

Personne ne t'aime

et quand tu meurs,

ils enfoncent ton mal du pays

et le rentrent dans la terre.

 

N'oublie jamais ça !

 

Personne ne te tue

et quand tu meurs,

ils te crachent dans ta chope de bière

et tu dois payer.

 

 

Dich  kennt keiner

 

                         Von Freudenmahl blieb mir der Knug der Pein

                                                  Chidiock Tichborne

 

Dich  kennt keiner

und wenn du stirbst,

schlüpfen sie in die Mäntel,

um dich zu verscharren.

 

Vergiß das nie !

 

Dich braucht keiner

und wenn du stirbst,

schlagen sie auf die Trommel

und halten den Mund.

 

Vergiß das nie !

 

Dich mag keiner

und wenn du stirbst,

treten sie dein Heimweh

zurück in die Erde.

 

Vergiß das nie !

 

Dich tötet keiner,

doch wenn du stirbst,

spucken sie dir in den Bierkrug

und du mußt zahlen.

 

Thomas Bernhard, Sur la terre comme en enfer [édition bilingue],

traduit de l'allemand et présenté par Susanne Hommel, Orphée / La Différence, 2012, p. 105 et 104.

 

 

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