Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/12/2012

Michel Leiris, Le ruban au cou d'Olympia

 

Michel Leiris, Le ruban au cou d'Olympia, jeu des sons, allitération

À main droite,

ma manie de manipuler,

démantibuler,

désaxer et malaxer les mots,

pour moi mamelles imméoriales,

que je tète en ahanant.

 

Murmure barbare, en ma Babel,

tu me tiens saoul sous ta tutelle

et, bavard balourd, je balbutie.

 

À ma in gauche,

mes machins,

mes zinzins,

mes zizanies,

les soucis (chichis et chinoiseries) qui me cherchent noise,

mes singeries, momeries et moraleries.

 

Ô gagâchis qu'agacé j'ai vaguement jaugé et tout de go gommé,

jugeant superfétatoirement enquiquinant son chuchotis !

 

Au milieu,

le mal mou qui me moud,

me mord,

me lime, m'annule,

m'humilie

et que, miel amer, je mettrais méli-mélo à mille lieues

          mijoter,

mariner,

macérer.

 

M'at-il dit que ce monde dément demande un démenti,

le démon qui m'enmantèle, m'emmêle et me démantèle ?

 

Michel Leiris, Le ruban au cou d'Olympia, Gallimard,

1981, p. 176-177.

Les commentaires sont fermés.