29/11/2011
François Rannou, là-contre
l'exactitude ne se plante qu'à la frontière
est-ce une terre promise : la précision peut-elle nous enseigner la vérité ? quelle vérité ?
ne vaut pas plus qu'une mouche (bombine la poésie sur la vitre lisse de nos mots-mots-mots) c'est sa valeur ajoutée : le charme du chat se dissout promet de nous montrer l'énigme à nu sur les étals
terre d'ailleurs dont la géographie n'a trace (cartes fluctuantes) que lorsque la paume qu'on ouvre montre le revers des paroles intraduisibles
précision des couleurs (vert, jaune) que distingue quelle légende
à quelle image impossible se raccrocher ?
sa précipitation noircit la bouche
j'ai tort de vouloir ?
l'appel : ô mémoire bousculée
rameutée
mais la justesse c'est sans appui savoir laisser venir à soi les références à mesure qui se perdent
en transit sans papiers c'est-à-dire croulant sous les fauxvrais récits les paysages dits les guerres avenues, les solitudes
(la main sur la tête l'autre dont l'index pointe la ligne de séparation)
noircit la bouche : personne à qui s'adresse notre requête (on est dans la zone, oui, nous, celle de la simple vérité qui a cours impératif après contrôle) qu'on loue (à taux variable selon le fret) et qui condamne (cela dépend des pays mais ceux traversés, oui, ceux-là)
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François Rannou, là-contre, éditions le cormier, 2008, np.
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