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16/05/2019

Lord Byron, Oraison vénitienne (Ode on Venice)

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                 Oraison vénitienne

                   (Ode on Venice)

 

Ô Venise ! Venise ! Quand tes murs de marbre

     Seront gagnés par les eaux, il y aura

 Un cri des nations devant tes salons engloutis,

Une forte lamentation le long de la mer vorace !

   Si moi, voyageur du nord, je pleure sur toi,

 Que devront faire tes fils ? tout sauf sangloter

Et pourtant ils ne font que gémir dans leur sommeil.

          Par contraste avec leurs pères,

     Ils sont aux disparus ce que le limon,

   Ce que la vase verdâtre des flots refluant,

 Est à l’écume impétueuse qui ramène au port

Le marin sans navire. ; ce sont des crabes rampants

          Répandus dans leurs rues étayées.

(…)

 Lord Byron, Le corsaire et autre poèmes orientaux, traduction

Jean Pavans, édition bilingue, Poésie/Gallimard, 2019, p. 27.

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28/12/2015

Paysages d'automne

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18/03/2014

Philippe Jaccottet (5), Libretto

                        Philippe Jaccottet, Libretto, Venise, voyage, mer, lagune

                       Venise pour la première fois

 

[...]

   Vers le soir, on commence à apercevoir de minces campaniles dans le lointain ; alors, on est tiré de sa léthargie par une impatience nourrie de beaucoup de lectures et de récits. À chaque nouveau campanile, on s'imagine toucher au but. Pas question, bien sûr, d'interroger son voisin, qui d'ailleurs est parfaitement placide. « Venezia Mestre » Des usines au milieu de la plaine, une gare morte sous l'accablant soleil, est-ce donc cela ? On ne comprend plus rien. Et tout à coup : « Mare ! mare ! » s'écrie une petite fille dans un compartiment voisin. C'est vrai, nous sommes en mer ! À toutes les portières, une eau scintillante, qui se perd à l'horizon dans des brumes, berce et aveugle ! Des voiles y volent comme des mouettes ; la langue de terre est juste assez large pour le chemin de fer et la route, c'est pourquoi il semble qu'on navigue ; et déjà, quand on se penche à la portière (bien qu'on sache, depuis l'enfance, du moins en Helvétie,qu'è pericoloso sporgesi), Venise flotte entre l'eau et la brume comme une légère escadre grise  ou comme une île aperçue au fond d'un rêve.

 

Philippe Jaccottet, Libretto, dans Œuvres, préface de Fabio Pusterla, édition établie par José-Flore Tappy, Pléiade / Gallimard, 2014, p. 789.