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29/04/2016

Laurent Albarracin, Le Grand Chosier

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Les orages grondent et grondent mais ils grondent

Sans qu’on sache d’où cela vient, comme une vitre

Tremble, comme sous la poussée d’un taureau vague,

Un taureau venant, taureau se formant dans l’air.

 

Né de son souffle, de son pas ou de son coup

D’épaule, les orages grondent et ils naissent

D’eux-mêmes, de la caresse de leur puissance,

Du doux frisson de la colère qui les roule,

 

Grondent de plaisir comme un éboulis de fauve

Où ronronne un torrent d’eau claire entre ses dents,

Eau qui est salive qui dévaste sa pente.

 

Tels des châteaux d’air en marche sur le gravier —

L’être est amplification de sa venue —

Les orages grondent en s’en faisant l’écho.

 

Laurent Albarracin, Le Grand Chosier, Le corridor bleu,

2016, p. 108.