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26/01/2017

Maryline Desbiolles, Poèmes saisonniers

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que faire de cette violence qui endolorit chacun de mes muscles mais à laquelle je tiens comme à la prunelle de mes yeux que faire de cet amour que je lui porte et du combat contre elle que je voudrais livrer mais qui la nourrit plus encore que faire sinon serrer plus les dents plus fort qu’il est possible de sorte que du lait jaillisse de ma bouche au lieu que du fiel

 

Maryline Desbiolles, Poèmes saisonniers, éditions Telo Martius, 1992, np.

20/09/2016

Miche Leiris, Le ruban au cou d'Olympia

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À main droite,

ma manie de manipuler,

démantibuler,

désaxer et malaxer les mots,

pour moi mamelles immémoriales,

que je tète en ahanant.

 

Murmure barbare en ma Babel,

tu me tiens saoul sous ta tutelle

et, bavard balourd, je balbutie.

 

À main gauche,

mes machins,

mes zinzins,

mes zizanies,

les soucis (chichis et chinoiseries) qui me cherchent noise,

mes singeries, momeries et moraleries.

 

Ô gagachis qu’agacé j’ai sagacement jaugé et tout de go gommé,

jugeant superfétatoirement enquiquinant son chuchotis.

 

Au milieu,

le mal mou qui me moud,

me mord,

me lime,

m’annule,

m’humilie

et que, miel amer, je mettrais méli mélo à mille lieues mijoter,

mariner,

macérer.

 

M’a-t-il dit que ce monde dément demande un démenti,

le démon qu’enmantèle, emmêle et me démantèle ?

 

Michel Leiris, Le ruban au cou d’Olympia, Gallimard, 1981, p. 176-177.