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28/10/2021

Marie Stuart, Onze sonnets et un sizain

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Mon amour croît et de plus en plus croîtra

Tant que vivrai, et tiendra à grand heur

Tant seulement d’avoir part en ce cœur

Vers qui enfin mon amour paraîtra

 

Si très à clair que jamais n’en doutra,

Pour lui je ceux faire tête au malheur,

Pour lui je veux rechercher la grandeur,

Et faire tout que de vrai connaîtra

 

Que je n’ai bien, heur ni contentement

Qu’à l’obéir et servir loyaument

Pour lui j’attends toute bonne fortune.

 

Pour lui je veux garder santé et vie,

Pour lui vertu de suivre j’ai envie,

Et sans changer me trouvera toute une.

 

Marie Stuart, Onze sonnets et un sizain,

Arléa, 2003, p. 23.

29/07/2015

Marie Stuart, Sonnets

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Vous la croyez : las ! trop je l’aperçoi,

Et vous doutez de ma ferme constance.

Ô mon seul bien et ma seule espérance,

Et ne vous peux assurer de ma foi.

 

Vous m’estimez légère, je le voi,

Et si, n’avez en moi nulle assurance,

Et soupçonnez mon cœur sans apparence,

Vous défiant à trop grand tort de moi.

 

Vous ignorez l’amour que je vous porte,

Vous soupçonnez qu’autre amour me transporte,

Vous estimez mes paroles du vent,

 

Vous dépeignez de cire mon las cœur,

Vous me pensez femme sans jugement,

Et tout cela augmente mon ardeur.

 

Marie Stuart, Sonnets, Arléa, 2003, np.