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01/02/2021

Károly Bari, Incendies oubliés

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        Soir d’hiver

 

Les chiens du vent hurlent,

les dents du gel, affolées,

mordent l’échine des prés blancs,

une branche morte gît sous la neige ;

sa poitrine est parcourue

par les soupirs froids des montagnes,

aussi lourds que des coups de massue.

Oh ! une barbe de givre

a aussi poussé aux pins verts !

 

Nuit crissant de fleurs de glace

immergée dans la blancheur éclatante,

cernés par les forêts les cerfs pleurent,

entre leurs bois frissonne la lune.

 

Károly Bari, Incendies oubliés, traduction du hongrois Cécile A. Holdban, dans la revue de belles-lettres, 2020, 1-2, p. 75.

 

27/10/2015

Peter Huchel (1903-1980), La neuvième heure

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         Le chat

 

Matin d’hiver,

encore sombre dans la congère du rêve,

éparpillés dans la grange,

des épis de maïs réduits au squelette,

un visage de perles d’eau

s’évanouit derrière la lucarne

 

Ce que le chat

dissimule derrière son regard,

le givre, le sel des sorcières,

ne le sait pas.

 

Peter Huchel, La neuvième heure, traduit de

l’allemand par Maryse Jacob et Arnaud Villani,

Atelier La Feugraie, 2013, p. 59.