09/08/2013
André Frénaud, Depuis toujours déjà
Ecco me
À force de l'aimer saurai-je la contraindre ?
A-t-il brillé pour moi le vrai regard ?
Qui voulais-je prouver ? Où me perdre ? Où me prendre ?
Mais à qui fut jamais promise, quelle ?
Ô ci-devant vainqueur, contre toi le temps gagne.
Aurai-je assez menti !
J'ai retrouvé la déchirure inoubliable.
L'enfance qui m'accompagnait, les yeux perdus,
s'est redressée avec son vrai visage : c'est moi.
J'ai bouclé ma vie, j'ai achevé le tour, découvrant
la pesante encolure de ma mort.
André Frénaud, Depuis toujours déjà [1970], dans La Sorcière de
Rome, Depuis toujours déjà, Poésie / Gallimard, 1984, p. 136.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Frénaud André | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré frénaud, depuis toujours déjà, eeco me, enfance, mort | Facebook |