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11/05/2022

Jean-Loup Trassard, L'érosion intérieure

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Et la forêt massive resserre sur eux son étreinte.

Forêt habitée d’oiseaux invisible, grinçante du cri des pies et des branches qui s’usent.

Et dont le sol n’est pas ma terre mais léger, souple, parfois incertain, fait de feuilles entassées longuement, désagrégées, d’humus dont le niveau monte à l’assaut des troncs. Passe la folle procession, le tapis des chiens haletants, les chevaux à la robe mouillée, les trompes à embouchure d’argent. Elle se déroule toute sur le même chemin, en suivant les invisibles méandres de l’odeur, elle s’éloigne, s’enfonce dans la forêt couveuse de corbeaux.

 

Jean-Loup Trassard, L’érosion intérieure, Gallimard, 1968, p. 142-143.