27/07/2022
Jacques Dupin, L'Esclandre
le retour des oiseaux dans la nuit de ma tête
et le déclin du jour sur mes doigts engourdis
j’alexandrinise et je casse le verre
que je n’aurais jamais pu boire, le pénultième
toujours, dans la liturgie de la semaison ivre
le vin est agenouillé sur la terre et devient
transparence à la cime de la montagne
l’aube ne meurt jamais il n’y a que des nains
pour l’enterrer un ivrogne pour la ressaisir
et la tirer du fond d’un regard perdu
et je suis plus vieux que l’aube un cep de vigne
une goulée de vin me lèvent au-dessus du temps
fantôme amer strié de rouge et de blanc
Jacques Dupin, L’Esclandre, P.O.L, 2022, p. 116.
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