17/03/2021
Virgile, Le souci de la terre (nouvelle traduction des Géorgiques)
Oh quelle chance les paysans
Ils ne connaissent pas leur bonheur
Loin des rames ennemies, la terre très juste leur offre d’elle-même une nourriture facile
Ils n’ont pas de grandes maisons qui vomissent par de magnifiques portes dès les saluts du matin un flot gigantesque de courtisans
Ils ne rêvent pas de linteaux ouvragés en belle écaille
Ni d’habits brodés d’or
Ni de cuivres d’Éphyre
Pour eux, on ne teint pas la laine blanche de pigments d’Assyrie
On ne sert pas une huile d’olive pure, gâchée par la cannelle
Mais repos sans soucis
Vie sans mensonges, riche de ressources variées
Pouvoir paresser devant les grandes étendues
Grottes, lacs, eaux vives, vallées fraîches
Mugissement des bœufs
Siestes molles sous un arbres
Rien ne manque
Bois, tanières des bêtes
Jeunesse endurante, travailleuse et habituée à peu
Culte des dieux et des Anciens vénérés
Ici dernières traces de la Justice abandonnant la terre
Virgile, Le souci de la terre, traduction des Géorgiques par Frédéric Boyer, Gallimard, 2018, p. 141-142.
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