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05/06/2019

Jorge Luis Borges, Éloge de l'ombre

         

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                  Labyrinthe

 

De porte, nulle part, jamais. Tu es dedans

Et l'alcazar embrasse l'univers

Et il n'a point d'avers ni de revers.

Point de mur extérieur ni de centre secret.

N'espère pas que la rigueur de ton chemin

Qui obstinément bifurque sur un autre

Qui obstinément bifurque sur un autre

Puisse jamais finir. De fer est ton destin

Comme ton juge. N'attends point la charge

De cet homme taureau dont l'étrange

forme plurielle épouvante ces rêts

Tissés d'interminable pierre.

Il n'existe pas. N'attends rien. Pas même

Au cœur du crépuscule noir, la bête.

 

Jorge Luis Borges, Éloge de l'ombre, dans Œuvres complètes II,

traduction Jean Pierre Bernès et Nestor Ibarra,

Pléiade, Gallimard, 1999, p. 161.

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