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04/06/2015

Laurent Albarracin, Herbe pour herbe

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[...]

Les ronces sont difficiles —

on dirait qu’elles sont en végétation

montées en épingles sur elles

leur peine à les extirper

 

De l’inextricable

on peut extraire l’inextricable —

ce sera toujours un fibreux

jus

 

L’herbe floute le sol — le hache

doucement — tant il est vrai

comme venu au tout proche

un peu du lointain horizon

 

Comme l’herbe d’herbe — oui

l’envahi est envahi d’envahi

et le tendre est le plus tendre

au plus dru du tendre

 

Pour soutenir le bleu du ciel

il n’y a que le bleu du ciel —

ce qui porte est soi-même porté —

l’allégresse est joie de joie

 

Les nuages sont gros

des plus fins traits

de la pluie — l’herbe est grise

d’herbe

 

Laurent Albarracin, Herbe pour herbe, Dernier

Télégramme, 2015, p. 51-53.

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