25/05/2015
Sylvia Plath, Arbres d'hiver, précédé de La Traversée
Premières heures
Vide, je renvoie l’écho du moindre bruit de pas,
Musée sans statues, grandiose avec ses piliers, portiques, rotondes.
Dans ma cour jaillit et puis retombe une fontaine
Au cœur de nonne, aveugle au monde. Des lys de marbre
Exhalent leur pâleur comme du parfum .
Je m’imagine avec un vaste public,
Mère d’une blanche Nikê et de plusieurs Apollon aux yeux nus.
À la place, les morts me blessent de leurs attentions, et il ne peut [rien arriver.
Comme une infirmière muette et sans expression, la lune
Pose une main sur mon front.
Sylvia Plath, La Traversée, dans Arbres d’hiver, traductionFrançoise Morvan, précédé de La Traversée, traduction Valérie Rouzeau, Poésie / Gallimard, 1999, p. 119.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sylvia plath, arbres d'hiver, précédé de la traversée, françoise morvan, valérie rouzeau, fontaine, lys, lune | Facebook |
Les commentaires sont fermés.